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C’est une situation difficile pour les jeunes d’aujourd’hui qui ressort des prévisions statistiques. La Banque mondiale estime que l’économie mondiale requiert 600 millions d’emplois nouveaux sur les dix années à venir rien que pour maintenir à un niveau constant les taux d’emploi, tandis que l’Organisation internationale du travail (OIT) relève que près de 36 % des chômeurs du monde – soit presque 73,3 millions de personnes – sont des jeunes, ce chiffre triplant si l’on compte les jeunes sous-employés (OIT, 2015). En outre, plus de 169 millions de jeunes gagnent moins de 2 US$ par jour, représentant plus du tiers des travailleurs pauvres dans les pays en développement. L’emploi des jeunes demeure un enjeu essentiel dans de nombreux pays et dans différentes régions du monde, notamment les États arabes, l’Afrique subsaharienne et l’Union européenne.
De toute évidence, dans l’économie d’aujourd’hui et de demain, être jeune et à la recherche d’un emploi n’est pas chose facile.
Dans ce contexte, l’entrepreneuriat des jeunes joue un rôle important pour faciliter le développement économique et la création d’emplois. Si les jeunes se mettent souvent à leur compte parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi ailleurs, l’entrepreneuriat peut leur insuffler des compétences précieuses telles que les capacités de réflexion critique, de prise de décision, de commandement, de travail d’équipe et d’innovation, qui toutes restent pertinentes tout au long de leur vie. En général, ils acquièrent de l’expertise dans des domaines qui sont absents de l’enseignement traditionnel, et construisent des carrières toutes particulières dont l’écho dépasse le modèle économique typique en recourant aux talents de leurs homologues et en favorisant le développement de leur communauté.
Eu égard à l’énorme potentiel entrepreneurial des jeunes, il est impératif que pouvoirs publics, praticiens et décideurs concentrent davantage leur attention sur les problèmes auxquels se heurtent les jeunes qui lancent et développent une entreprise, et qu’en même temps ils encouragent des programmes et politiques susceptibles de libérer le potentiel de jeunes entrepreneurs. Il est intéressant de noter que « favoriser l’emploi des jeunes et l’entrepreneuriat » est l’une des trois dimensions prioritaires de la Stratégie de l’UNESCO pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels (2016-2021).
Notre Programme de Promotion de l’Entreprenariat des Jeunes
Ce programme mis en place depuis 2015 a pour but de promouvoir la création d’emplois pour lutter contre le chômage et la précarité surtout chez les jeunes. Il consiste à appuyer la création et le développement d’entreprises et est axé sur la formation et l’accompagnement des porteurs d’idées de projets d’entreprises. L’accompagnement offert aux jeunes entrepreneurs porte sur l’élaboration de plans d’affaires, la mobilisation de ressources et la mise en place des initiatives. Trois (3) grandes périodes caractérisent le développement de l’expertise de notre fédération en entrepreneuriat:
2015 – 2017: mise en place du programme d’entrepreneuriat avec l’accompagnement des experts canadiens dans la conception des supports de formation et des outils d’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Animation de sessions de formation dans des centres de formation existants dans les différents pays members de la fédération et domestication du support avec l’adaptation de la formation au contexte et réalités de chaque pays;
2018 – 2019: Mise en place d’un centre de formation en entrepreneuriat avec l’appui de l’ONG togolaise AMOUR & PROTECTION qui envoyait des spécialistes bénévoles français pour l’animation de 10 sessions de formation d’une durée d’un mois par an dans quelques pays membres ; relecture et amélioration du contenu des supports de formation et des outils d’accompagnement par les experts français;
2020 à ce jour: cette période est caractérisée par la mise en place de partenariats stratégiques avec les acteurs nationaux et internationaux du domaine comme les Fonds pour le Développement, les Fonds d’Appui aux initiatives Economiques des Jeunes et le programme d’Appui au Développement à la Base.
A travers ce programme, des milliers de jeunes ont été appuyés dans l’élaboration de leurs plans d’affaire; des centaines de jeunes ont obtenus leurs crédits et bénéficient constamment de l’accompagnement technique du directeur en charge de ce programme dans la mise en œuvre de leurs activités.
La FEJECF fait partie de ceux qui croient tres fermement que la Promotion de la création d’entreprise par les jeunes constitue une solution efficace au chômage de ces derniers.
Alors que beaucoup s’accroche encore à cette vieille pensée que les jeunes ne sont pas capables d’entreprendre lorsqu’ils sont peu expérimentés et peu qualifies, la FEJECF soutient qu’il convient simplement d’examiner de plus près la nature des intentions entrepreneuriales déclarées par les jeunes et de vérifier leur éventuelle concretization, pour se rendre vite compte de leurs potentilités.
Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant les jeunes africains désireux de créer fait état des barrières généralement identifiées en matière d’entrepreneuriat des jeunes : le manque de ressources financières, de compétences et de capital social. Cette même étude montre que ces barrières entravent d’autant plus les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation.
Ceci ennonce clairement la mission de la fédération dans ce domaine précis qui consiste à découvrir et à détruire les freins qui les empêchent de créer. Cette situation a conduit à la mise en place des Groupements de créateurs d’entreprises.
Les Groupements de créateurs d’entreprises, nés au sein des missions locales, visent la toute première barrière qui s’oppose à l’envie d’entreprendre : l’autocensure, essentiellement liée à un manque de confiance en soi. Leur expérience permet de montrer qu’un accompagnement encourageant l’esprit d’entreprendre au sens large et respectant certains principes pédagogiques peut produire des effets étonnants non seulement sur l’accès des jeunes chômeurs à la création d’entreprise mais aussi et surtout à l’emploi.
Les Groupements de créateurs
Le premier Groupement de créateurs a été créé en 2020 par la mission d’inspection de la direction du programme de l’entreprenariat des jeunes. Le réseau est aujourd’hui animé par l’Association des Groupements de créateurs de la federationn, sur la base de quinze structures au niveau de la federation.
Les Groupements accompagnent l’envie d’entreprendre des personnes éloignées de l’emploi, notamment les jeunes déscolarisés, en favorisant le développement de leur autonomie. La philosophie de cet accompagnement est fondée sur l’entrepreneuriat et la pédagogie du projet. Cet accompagnement est décliné en deux phases : une phase d’émergence pour passer de l’envie au projet, puis une phase de formation diplômante, accessible sans le baccalauréat, pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’une activité et à l’élaboration de son business plan (plan d’affaires). Un an après la sortie de la phase de formation, 73 % des formés ont trouvé un emploi, (30 %) ont créé leur activité ou repris une formation.
Ces chiffres conferment largement nos convictions et nos constats que les jeunes sont capables d’entreprendre, même lorsqu’ils sont peu qualifiés, peu expérimentés ou au chômage.
La culture entrepreneuriale, si présente et assumée en Amérique ou en Asie, fait enfin son chemin sur le vieux continent, où 40 % des jeunes de 18 à 25 ans se disent intéressés par le statut d’indépendant.
En Afrique, même si le salariat reste la règle pour 90 % des actifs, la jeunesse fait preuve d’un enthousiasme croissant pour l’entrepreneuriat : 21 % des moins de 30 ans déclaraient avoir envie de créer une entreprise en 2010, en 2020 ils étaient 32 % [2]. Ils font néanmoins preuve de prudence : seulement 7 % envisagent de créer une entreprise à court terme.
L’analyse du profil des jeunes entrepreneurs montre qu’ils parviennent à créer même lorsqu’ils sont au chômage.
Alors que les pouvoirs publics commencent à aider les jeunes demandeurs d’emploi à franchir certaines barrières à l’entrepreneuriat, la mission de la federation consiste à intervenir en amont pour baliser la voix aux actions de nos gouvernements à travers un travail fructeux réalisé à la base.